CHAPITRE I.

L’histoire d’une création

Gloria, c’est l’histoire d’une création, qui débute à la fin des années 1930 avec un seul hectare de terrain. C’est un triomphe entrepreneurial unique, qui couvre toute la vie d’un seul homme.

Parcelle après parcelle, Henri Martin a forgé un magnifique héritage et a remodelé l’image de l’appellation Saint-Julien. En rachetant principalement des terrains issus des plus Grands Crus Classés de 1855, il souhaitait garantir à sa création une qualité à la hauteur du nom dont il rêvait.

Aujourd’hui, Gloria rayonne de l’ambition, du dévouement et de l’énergie joyeuse qu’il a déployé dans ses vignobles. Et si le domaine n’a jamais pu réécrire sa classification historique, cela n’empêchait pas Henri Martin de lever son verre, avec malice, au ’domaine le plus classé de Saint-Julien’.

Henri n’est pas né dans une famille riche, mais il connaît le terroir de Saint-Julien comme sa poche. Il passe son enfance et le début de sa vie d’adulte à parcourir les vignes et les forêts, en apprenant à connaitre dans les moindres détails leurs parcelles graveleuses profondes, en pente douce.

Pendant toute sa vie, il a parlé de 
Saint-Julien avec admiration, comme d’une terre ‘bénie des dieux’.

Son père, Alfred Martin, est un humble tonnelier avec l’âme d’un entrepreneur. Il exerce son activité de tonnelier, qui connait une solide croissance dans le village de Saint-Julien-Beychevelle. L’art du tonnelier combine créativité et une attention méticuleuse pour les détails, dont Henri hérite en plus d’une profonde appréciation du petit village dans lequel il est né et a grandi, au rythme du terroir de Saint-Julien.

Henri est intelligent, ambitieux et naturellement doué pour le commerce.

En tant que Grand Maître de la Commanderie du Bontemps, de Médoc et des Graves et Grand Maître du Grand Conseil du Vin de Bordeaux, Henri fait le tour des Etats-Unis, présidant conférences de presse et banquets, se présentant comme ambassadeur des vins de Bordeaux et faisant la promotion de Château Gloria, dans lequel il ne cesse d’investir.

Pour la petite histoire...

1903

Henri Martin nait en 1903 dans le village de Saint-Julien-Beychevelle. Son père est tonnelier (fabricant de tonneaux) et sa famille travaille dans le commerce du vin depuis près de 300 ans.

Véritable enfant du village, Henri est bien connu et apprécié dans la région, où il noue d’excellentes relations avec les propriétaires de domaines et la communauté locale.

Travaillant avec son père à ses débuts, Henri se prend rapidement à rêver de ses propres vignobles et de créer son propre vin à Saint-Julien, la plus petite des principales appellations du Médoc.

Il fait lui-même l’expérience des défis immenses que rencontrent les vins de Bordeaux pendant et après la Première Guerre Mondiale, mais il n’abandonne pas pour autant.

1930

À la fin des années 1930, il procède à sa première acquisition : un hectare de terrain. Il s’agit du premier d’une longue série d’achats de vignobles, dont des crus classés. Henri cible des parcelles de vignobles exceptionnelles, éloignées de leur domaine principal, et donc coûteuses et difficiles à entretenir.

Avec le temps, Henri assemble et unifie d’une main experte près de 50 hectares de vignobles. Sa création entrepreneuriale, Château Gloria, devient le plus grand domaine non classé de Saint-Julien.

1956

Henri Martin se fait la réputation d’un véritable leader dans le Médoc.

Il est élu Président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux en 1956 et désigné administrateur de Château Latour en 1963.

1960 – 1970

Dans les années 1960 et 1970, il parcourt les États-Unis où l’économie est en plein boom, afin de vanter les mérites des vins de Bordeaux et de Château Gloria. Son charme, son esprit d’entreprise et son vin exceptionnel gagnent le cœur des Américains.

En 1976, le New York Times Magazine publie un long article sur Château Gloria, qualifiant de ‘miraculeuses’ les réussites d’Henri et précipitant Gloria sous le feu des projecteurs.

En 1981, l’immense succès de Gloria permet à Henri de réaliser un autre de ses plus grands rêves, autrefois inatteignable :

racheter un domaine classé, Château
 Saint-Pierre, dans son village natal de
 Saint-Julien-Beychevelle.

Il laisse ainsi derrière lui non pas un,
mais deux incroyables héritages.